dimanche 11 février 2007

Curriculum Vitae


Né le 7 août 1948 à Guanabacoa, La Havane.
Tout comme l'arrondissement de Regla, celui de Guanabacoa, de l'autre côté de la baie de La Havane, a toujours été une des parties les plus "noires" de la capitale cubaine, là où les traditions afro-cubaines sont les plus fortes. Ces quartiers, longtemps séparés de la ville, étaient ceux où étaient débarqués les esclaves, là vivaient également dans des "barracones" ceux qui ne pouvaient pas travailler, malades ou infirmes, les plus pauvres. C'est dans cette partie excentrée de la ville qu'a été consacré le premier jeu de tambours batá, en 1836. C'est également à Regla qu'est née la première société secrète abakuá de Cuba, la même année. Guanabacoa est la patrie des personnages-clé des traditions rituelles afro-cubaines, tels Andrés Petit, Pablo Roche ou encore la célèbre famille des "Aspirinas".

Dès l'age de 11 ans, Alberto commence à jouer un peu de percussion, dans un quartier où tous les jours il y avait de la musique afro-cubaine. À 13 ans il commence à jouer dans les cérémonies yoruba.

(Luis Chacón Mendivel "Aspirina")


Il entre ensuite dans un groupe de musique amateur nommé "Rita Montaner" (en hommage à la célèbre chanteuse) dirigé par Luis Chacón Mendivel de la grande famille des "Aspirinas" de Guanabacoa. C'est également sous la direction de Luis Chacón qu'il intègre plus tard un groupe professionnel, "El Sicamalié".
Il joue dans le "tambour de fundamento" du célèbre Fermín Basinde, un des principaux disciples de Pablo Roche.
Il gagne sa vie dans les orchestres de rituels, et dans les orchestres de musique profane, comme les comparsas de carnaval ou de rumba.

En 1971, bien que son expérience de joueur de tambour batá soit déjà grande, c'est comme danseur qu'il entre au Conjunto Folklórico Nacional, qui a neuf ans d'existence. Ils connaît alors tous les "toques" et toutes les danses rituelles yoruba, mais il doit s'adapter aux créations chorégraphiques (non-traditionnelles) créées par les chorégraphes pour le corps de ballet de la troupe, et aux mises en scène des grands "tableaux" du répertoire, qui d'année en année sont de plus en plus nombreuses. Il se perfectionne dans tous les styles de percussion cubaine qu'il ne connaît pas encore, en compagnie des meilleurs spécialistes.
En 1974 il part pour la première fois en tournée internationale avec le CFN, époque où il y danse et où il y joue également des tambours batá.
En 1978 il accède au statut de "graduado en percusión", et devient alors un percussionniste titulaire à part entière du CFN.

(Gerardo Villarreal dansant Changó, Crédits Photo: ©Folkcuba.com)


En 1980 son frère Gerardo Villarreal entre comme danseur au CFN, où il est toujours.
Dans les années 1980 il devient successivement "premier percussionniste", accède au statut d'artiste de catégorie "A", devient "professeur en folklore" et directeur musical du CFN. C'est le poste multiple qu'il occupe toujours aujourd'hui.
Il dirige l'équipe des dix percussionnistes titulaires du CFN.
Ce statut lui permet d'intervenir à la demande de l'État cubain dans les Universités d'art de La Havane telle la Escuela Nacional de Arte où il enseigne de façon ponctuelle.
Il participe dès lors bien évidemment aux sessions d'été de Folkuba, lors desquelles le CFN organise des séjours d'étude pour des étudiants du Monde entier. Il enseigne à des étudiants étrangers depuis 15 ans dans des contextes variés, à Cuba ou à l'étranger.
Avec le Conjunto Folklórico Nacional, et en tant qu'artiste indépendant invité, il a joué dans de nombreux pays dans le Monde entier, parmi ceux-ci:
-En Amérique: U.S.A., Équateur, Brésil, Mexique, Venuezuela, Colombie, Pérou, Nicaragua, Martinique, Guadeloupe, Équateur, République Dominicaine, Guyane.
-En Afrique: Angola, Zambie, Mozambique, Ghana, Éthiopie.
-En Asie: Japon, Corée, Chine, Irak.
-En Europe: Espagne, France, Italie, Angleterre, Allemagne, Hollande, Autriche, Suisse, Hongrie, Bulgarie, U.R.S.S., R.D.A., Roumanie, Tchécoslovaquie, Yougoslavie.


En plus de ses qualités de pédadogues et d'artiste, et pour mettre en évidence une facette d'Alberto que tous s'accordent à lui reconnaître, il me faut ici ajouter un élément subjectif qui normalement ne devrait pas avoir cours dans un curriculum vitae, je veux parler ici de ses qualités humaines.
La joie de vivre d'Alberto, sa simplicité, sa franchise, ses qualités de père de famille et d'homme en général, sa force tranquille, sont les qualités qui lui sont généralement unanimement reconnues par tous ceux qui le connaissent. Tous les étudiants français qui l'ont approché emploient souvent spontanément pour le qualifier le nom qui lui colle le mieux à la peau, celui de: "Papa".

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